Sans brutalité, ce récit à la première personne coule, s'insinue et nous transperce. Véritable mécanique de la pensée, l’écriture de Thomas Baumgartner nous entraîne dans les pas et dans la peau de cette « marcheuse » anonyme.
Extrait
Je ne suis pas le cliché de la pute non je n’ai pas un gamin qui m’attend chez une nourrice du côté de Canton et que je rêve de récupérer une fois que j’aurai assez de fric et que je ne récupérerai jamais parce que je n’aurai jamais assez de fric parce qu’à 30 euros la passe et même en étant tous les mois l’employée du mois on ne fait pas fortune sur le trottoir non les marcheuses ne gagnent rien à marcher je ne suis pas le cliché de la pute je suis juste une pute chinoise boulevard de Belleville Paris France.